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Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir, Ma mère m'enseigna les mystères Du verbe être et du verbe avoir. Parmi mes meilleurs auxiliaires, Il est deux verbes originaux. Avoir et Être étaient deux frères Que j'ai connus dès le berceau. Bien qu'opposés de caractères, On pouvait les croire jumeaux, Tant leur histoire est singulière. Mais ces deux frères étaient rivaux. Ce qu'Avoir aurait voulu être Être voulait toujours l'avoir. À ne vouloir ni dieu ni maître, Le verbe Être s'est fait avoir. Son frère Avoir était en banque Et faisait un grand numéro, Alors qu'Être, toujours en manque Souffrait beaucoup dans son ego. Pendant qu'Être apprenait à lire Et faisait ses humanités, De son côté sans rien lui dire Avoir apprenait à compter. Et il amassait des fortunes En avoirs, en liquidités, Pendant qu'Être, un peu dans la lune S'était laissé déposséder. |
Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux, Être en revanche, et c'est notoire, Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri. Alors qu'Être est plus débonnaire, Il ne gardera rien pour lui. Sa richesse est tout intérieure, Ce sont les choses de l'esprit. Le verbe Être est tout en pudeur Et sa noblesse est à ce prix. Un jour à force de chimères Pour parvenir à un accord, Entre verbes ça peut se faire, Ils conjuguèrent leurs efforts. Et pour ne pas perdre la face Au milieu des mots rassemblés, Ils se sont répartis les tâches Pour enfin se réconcilier. Le verbe Avoir a besoin d'Être Parce qu'être, c'est exister. Le verbe Être a besoin d'avoirs Pour enrichir ses bons côtés. Et de palabres interminables En arguties alambiquées, Nos deux frères inséparables Ont pu être et avoir été. |
Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont plus rien à espérer Je voudrais faire une prière À tous les Maîtres de la Terre À chaque enfant qui disparaît C'est l'Univers qui tire un trait Sur un espoir pour l'avenir De pouvoir nous appartenir J'ai vu des enfants s'en aller Sourire aux lèvres et cœur léger Vers la mort et le paradis Que des adultes avaient promis Mais quand ils sautaient sur les mines C'était Mozart qu'on assassine Si le bonheur est à ce prix De quel enfer s'est-il nourri? Et combien faudra-t-il payer De silence et d'obscurité Pour effacer dans les mémoires Le souvenir de leur histoire? Quel testament, quel évangile Quelle main aveugle ou imbécile Peut condamner tant d'innocence À tant de larmes et de souffrances? La peur, la haine et la violence Ont mis le feu à leur enfance Leurs chemins se sont hérissés De misère et de barbelés Peut-on convaincre un dictateur D'écouter battre un peu son cœur? Peut-on souhaiter d'un président Qu'il pleure aussi de temps en temps? |
Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont de voix que pour pleurer Je voudrais faire une prière À tous les Maîtres de la Terre Dans vos sommeils de somnifères Où vous dormez les yeux ouverts Laissez souffler pour un instant La magie de vos cœurs d'enfants Puisque l'on sait de par le monde Faire la paix pour quelques secondes Au nom du Père et pour Noël Que la trêve soit éternelle Qu'elle taise à jamais les rancœurs Et qu'elle apaise au fond des cœurs La vengeance et la cruauté Jusqu'au bout de l'éternité Je n'ai pas l'ombre d'un pouvoir Mais j'ai le cœur rempli d'espoir Et de chansons pour aujourd'hui Que sont des hymnes pour la vie Et des ghettos, des bidonvilles Du cœur du siècle de l'exil Des voix s'élèvent un peu partout Qui font chanter les gens debout Vous pouvez fermer vos frontières Bloquer vos ports et vos rivières Mais les chansons voyagent à pied En secret dans des cœurs fermés Ce sont les mères qui les apprennent à leurs enfants qui les reprennent Elles finiront par éclater Sous le ciel de la liberté Pour les enfants du monde entier. |